Parlez-nous de vos activités à Maurice sur 33 ans de 1984 à 2017 ?
Mon séjour mauricien fut plus long que celui que j’ai vécu au Sénégal durant 6 ans, étape qui me préparait à m’insérer à Maurice. Venu pour enseigner les mathématiques appliquées au monde technique en lien avec les professeurs des ateliers, je me suis trouvé au bout de deux ans à collaborer avec l’équipe de catéchèse et de valeurs du Collège du St-Esprit avec Octave Pascal, Carl de Souza, Lindsay Thomas et Rolande de St-Pern entre autres. Ensuite, le Dr Michaël Atchia du BEC (SeDEC) me demanda d’aider à la formation pédagogique d’abord dans le Technique puis pour les autres collèges secondaires.
Ensuite, les rencontres organisées par Jean-Noël Adolphe et Bertha Wan en 1997 me mirent sur la rampe d’accès à la formation aux valeurs. Voyez les témoignages dans les deux pages 16 et 17 de la Vie Catholique du 18 janvier 2013.
On sait que vous avez aidé les groupes 40 et coordonné plusieurs expositions sur le Saint-Suaire.
Oui, je porte tout le positif avec sept groupes 40 et plus de 63.000 visiteurs dans les expositions sur le linceul. Un comité d’intervenants s’est mis en place en début 2017 et a été formé à donner des présentations sur le LINCEUL DE TURIN. Il a déjà donné deux conférences visuelles aux groupes 40. On peut contacter la communauté FIAT qui assure la coordination des interventions, dans la mesure de la disponibilité de ces intervenants afin qu’ils soient prévenus un mois avant.
Quel sentiment vous habite à la veille de partir ?
Le réconfort. Quand vous avez été porté par des équipes de personnes dynamiques qui travaillent dans la simplicité du quotidien afin de répondre aux besoins éducatifs, tu mesures ce qui a été fait. Un de ces domaines fut l’Ecole de Valeurs humaines. Notre équipe de pédagogues a trouvé un style de transmission adaptée. Et quand tu vois l’immense élan, le grand courant qui nous entraînait dès 1998, tu avais le réconfort de recueillir les fruits. Ce qui a été fait : un ‘arbre-mère’ réalise déjà ce que demande la déclaration sur l’éducation de Vatican II, le texte du 28 oct. 2013 sur l’interculturel à l’école et le discours du Pape François le 21 nov. 2015 : « La vraie école doit enseigner les concepts, les habitudes et les valeurs. »
Comment voyez-vous l’avenir des valeurs ?
L’équipe interculturelle qui a collaboré est totalement confiante quand elle considère le travail fait en commun pour la formation et la réalisation des manuels de valeurs, surtout après avoir entendu ce que le P. Alain Romaine délégué de l’évêque, nous a dit le 19 avril devant 40 représentants de 20 collèges « que rien ne sera perdu ». D’ailleurs, le texte promulgué de Kleopas dit plusieurs fois que les héritages, les personnes et leur identité doivent être respectés. Nous avons engendré un arbre bien structuré et vivant avec des manuels. Et surtout, sachant qu’un greffon ne réussit que s’il s’insère sur l’arbre-mère, lisez bien le texte de Kleopas sur le pôle des valeurs humaines. La collaboration catéchèse et valeurs est nécessaire. La greffe du projet Kleopas éducatif ne réussira que si on tient compte du texte promulgué en juillet 2016.
Cela signifie que vous êtes heureux et satisfait.
Heureux oui, en vivant avec le maximum d’intensité les instants présents qui passent et ceux qui sont à vivre. Ce que j’ai appris est indéfinissable et la plus belle appréciation consiste dans le travail d’équipe, dans ‘l’accorité’ entre les personnes des diverses cultures.